Avignon Off 2009 : de la poésie au militantisme ?

Au bout de trois ans, la chose commence à s'apparenter à une tradition : voici donc quelques critiques sur les pièces qui vont arriver ces jours-ci dans le « off ». Un peu plus que l'an dernier, avec l'espoir que l'an prochain « Prosper... » pourra vous en offrir encore plus.Cette sélection doit autant à la position géographique des troupes qu'à leur capacité à s'organiser à l'avance : le critère pour pouvoir vous offrir ces critiques a été de rechercher des pièces visibles en région parisienne avant de descendre au festival d'Avignon. La grande majorité des spectacles a été vue en répétition, donc dans une mise en scène qui allait encore s'améliorer. Cela a aussi été le cas du « Tartuffe » qui se donne au château de Grignan. Il est donc raisonnable d'imaginer que les pièces que vous aurez la chance de voir seront encore plus au point que ce qu'il a été donné de voir à votre serviteur.L'an dernier, le festival d'Avignon a été marqué par un retour de la poésie tant du point de vue de la forme (« Harold et Maud », par exemple) que du fonds. Cette année, si l'échantillonnage des pièces vues jusqu'à présent est représentatif, il semble que ce soient les pièces militantes qui reviennent en nombre. Comme quoi, le théâtre ne perd jamais sa fonction de contestation sociale. Avec le risque que le fond vampirisant la forme, on arrive à un résultat ennuyeux pour le spectateur...
Pierre François, n° 19 juillet-août 2009